Sami Nasr نصر سامي  
 
  الترجمات 05/05/2024 06 06 24 (UTC)
   
 

Sami Nasr

La rose de la clarté

Traduit de l’arabe par Samir Mestiri

 

نصر سامي

وردة الضّوء

قصيدة سرديّة مطوّلة

 

تصدير:

قال يا آدم هل أدلّك على شجرة الخلد وملك لا يبلى.

قرآن (طه، 120)

 

Avant-propos

Il dit à Adam: faut-il que je te montre l’arbre de l’immortalité et du pouvoir inépuisable?

Coran (Taha. 120)

 

 

"تفّاحتي أنت" قال آدم للفتاة التي افتضّها منذ ساعة.  "أنت تفاحتي"، "أنت ضوء البكارات في سجون الفظاعة". ومدّ لها يده."سننزل نحو التراب وحيدين، ونبني لنا منزلا في التراب، وحقلا لنا في التراب، ونزرع في الأرض نبتا، ونحفر في أضلع الأرض بئرا ونشقى"."ما الأرض يا سيدي وحبيبي؟" تقول له. فيقول "مكان كهذا المكان، به حجر مثل هذا الحجر، وثمر كهذا الثمر، وأودية وكهوف، به ألف نجم يطوف"

«Tu es ma pomme», disait Adam à la fille qu’il venait de déflorer, il y a à peine une heure. «Tu es la lumière virginale dans l’horreur carcérale». Et il lui tendit la main. «Nous allons  bientôt descendre sur terre, seuls. Nous y construirons une demeure, nous y aurons un champ et nous cultiverons des plantes. Dans les entrailles de la terre, nous creuserons un puits et nous travaillerons dur». «Mon maître et chéri, comment est la terre?». «C’est un endroit comme celui-ci, avec des pierres comme celles –ci, des dattes comme celles-ci, des ruisseaux, des grottes et mille étoiles en errance».


"يشبه هذا المكان". تكرّر في خدر.. "قيل لي، إنّنا سنكون معا، وحدنا، في الخلاء. ستكون لدينا سماء على بعد ميلين، كهذي السّماء". "نعم" قال آدم "سنكون وحيدين، دون سماء، ستكون لدينا غيوم، ولكنها لن تدفّئنا في ليالي الشتاء، وسوف تدلّي السّماء لنا نجمة حين ننسى أصابعنا في تراب الغناء". "سنشقى إذن"، "سوف نشقى كثيرا، سننجب أبناء، هابيل، قابيل، سيقتتلان، ويقتل هابيل من أجل ظل الشجيرة أو نهد صاحبة الحان. وسيأتي الغراب لتعليمنا جنّة الدّود". "سأنجب؟". "نعم، هكذا،".. ومدّدها فوق عشب التلال المطلّ على الأفق، وأزاح الضفائر خلف العنق. ومرّر فوق الضلوع المعرّاة كفّيه، وثبّتها في سحاب المحبّة...

 

«Elle ressemblera à cet endroit». Il répéta la même phrase presque inconsciemment. «On me dit que nous serons ensemble, mais seuls, rien que nous dans ce coin perdu. Pareil à ce ciel, notre ciel s’étendra  sur deux milles». « Oui », dit Adam, «nous serons seuls, sans ciel, et nous aurons pour nous des nuages, mais qui ne nous réchaufferont pas assez pour les nuits d’hiver. Le ciel nous tendra une de ses étoiles, quand nous aurons oublié nos doigts sur la terre du chant». «Alors, nous peinerons». «et nous peinerons beaucoup. Nous aurons beaucoup d’enfants. Habel et Cain s’entretueront. Habel mourra pour avoir disputé un ombrage ou le sein d’une tavernière. Viendra alors le corbeau pour nous inculquer les enseignements du paradis des vermines». «J’enfanterai?». «Oui, c’est de cette façon que j’enfanterai». Il l’étendit sur l’herbe du plateau surplombant des horizons ouverts. Il ajusta ses tresses derrière la nuque, ensuite, il posa ses mains sur ses flancs et la planta dans les nuages d’Eros.

 

لم يشأ أن يحدّثها عن نهار بلا فضّة زائلة. ولا عن صباح بلا ماء. ولا عن صبايا يبعن الهوى في الأزقّة. ولا عن رجال بلا عمل. ولا عن حروب بلا هدف... "أحبك" قال لها "سوف نبصر نجما وراء السّقيفة، في نصف أعمارنا، حدّقي في سماء النّجوم، ستصدق، إن حلّ، أعمارنا"

 

Il ne voulut point lui parler de ces journées en argent factice, ni de ces matins sans eau, ni de ces fillettes vendant leurs charmes dans les ruelles de la ville, ni de ces hommes désoeuvrés, ni de ces guerres absurdes, «je t’aime». Il lui dit: «Au milieu du parcours de notre vie, nous verrons une étoile derrière la maison. Regarde bien le ciel étoilé, si elle pointe, nous serons alors heureux».

 

"ليس ضلعا جسد المرأة هذا، ليس عظما أبدا. ليس شيئا واضحا كالأبد. ليس تفّاحا ولا قمرا. ليس شيئا واضحا كالأبد. ليس فجرا، ليس وحيا مرسلا للبشر. جسد المرأة هذا.. لغة. هذي اللغات له صدى". قال آدم. واستعدّ ليفتضّ ابنته، "رقم كم؟" تردّد في الجوّ هذا السؤال. فلم يستثر، دفع الباب في قلق، ودون ايماءة سار نحو السقيفة حيث سرير العروس.

«Le corps de la femme n’est point une côte, ni un os. Il est loin d’être aussi clair que l’éternité. Il n’est point une pomme, ni une lune. Il est loin d’être aussi clair que l’éternité. Il n’est ni l’aube, encore moins un oracle à l’adresse des humains. Le corps de la femme est un langage, ou peut-être un écho au babil de toutes les langues».. Adam a dit. Il s’apprêtait à déflorer sa propre fille. «Mais laquelle de toutes ses filles?». Cette question resta en suspens dans l’air. Il ne réagit point. Inquiet, il poussa la porte et sans réfléchir se dirigea vers le hall où se trouvait le lit de la mariée.

 

لم تفهم. الإيقاع أخبرها بأنّ الله فيها، وأنّ الكائنات فيها، وأنّ الكون فيها، وهي تشعر أنّ ليلا غير هذا الليل يكفيها لتولد ألف مرّة. مدّت يديها كي تمسّ الضلع، لم تجد الفراغ. خمّنت.. "لاشكّ أنّ الوقت أنبت عظمة أخرى هنا". وتساءلت. "أكلّ عظم فيه أنثى؟". "أكلّ ضلع فيه جسم كامن؟" قالت له...

"ماذا أنا من دون حبّك

ما أكون؟

الليل حولي ساكن،

والموت يولد في السّكون.

بذرة الإنسان فيّ، وبذرة الشيطان، وبذرة الحيوان فيّ،

فمن أكون؟

جسدي جنان الأرض،

وروحي للجنون.."

 

Elle ne comprenait guère. Le rythme lui faisait comprendre qu’elle est habitée par Dieu, par les êtres vivants et par l’univers entier. Elle sentait qu’une nuit autre que celle-ci lui suffisait pour enfanter mille fois. Elle tendit le bras pour tâter sa côte, mais elle ne trouva point le vide. Elle réfléchit… «C’est, sans doute, l’effet du temps qui en aurait fait pousser une autre». Elle se demanda «est-ce que dans chaque côte il y aurait une femelle?». «Est–ce que dans toute côte, il y aurait un corps en herbe!». Elle lui dit:

«Que serais-je sans ton amour ?

Autour de moi, la nuit est calme.

Et la mort naît dans le silence.

Je porte en moi la graine de l’humanité, du diable, ainsi que celle de l’animal.

Qui suis-je ?

Mon corps est le paradis de la terre.

Et mon esprit est voué au délire».

 

لم يقل آدم شيئا. ضمّ فيها سرب طير جافل من رمية الصيّاد. ضمّ فيها النهر تقطعه على عجل ملايين الجياد. ومرّر في جدائلها أصابعه. تلمّس الماضي البعيد بضفّتيه معا، المقدّس والمدنّس، واشتمّ فيها ضوعة التفّاح، قضم الشّفاه بغلمة، فانهلّ قادوس المياه، واندسّت الكفّ الصّغيرة خلف عانتها.

 

Adam ne disait rien. Il enlaçait en elle une colonie d’oiseaux fuyant les tirs du chasseur. Il enlaçait en elle une rivière traversée par des millions de chevaux. Il passa ses doigts entre ses tresses. Il revit le passé lointain avec ses deux rives: la sacrée et la profane en même temps. Il renifla en elle l’odeur de la pomme. Il écrasa goûlument ses lèvres. Aussitôt le chadouf s’abattit sur lui. La petite main glissa alors délicatement derrière ses flancs.

قالت "لم تكن بالأمس تلمسني، فأشعر هكذا بالشّمس تشرق في المغيب". "ماذا تغيّر يا أخي، يا سيّدي، يا حبّ عمري، ياأبي، بل يا حبيبي؟". "تغيّرنا كثيرا" قال آدم. "الليل أصبح باردا جدّا، والنّهار، صار أطول. صار يلزمنا عبيد كي يقلّب بالمحاريث القويّة بطن هذي الأرض. صار يلزمنا صغار كي تصير الأرض وعدا ممكنا. صار حتميّا علينا أن نفكّر بالعمل. سأكون منذ اليوم زوجك، وليكن هذا المكان أوّل بيت صاغه الإنسان."

Elle dit: «Autrefois tu ne me touchais guère, maintenant je sens le soleil briller au crépuscule».  «Qu’est-ce qui a changé, mon frère et maître, toi, l’amour de ma vie, mon père, ou plutôt mon amant?». «Nous avons tant changé», dit Adam. «La nuit est devenue glaciale, et le jour plus long. Désormais, il nous faut des esclaves pour labourer le ventre de cette terre. Il nous faut également des enfants pour faire de cette terre une promesse possible. Il nous faut inévitablement penser au labeur. A partir d’aujourd’hui je serai ton mari et nous ferons de cet endroit la premier gîte que l’homme aura construit sur terre». 

 

"يكفينا تراب الذّكريات لكي نرى قمرا وراء السّور، يكفينا سحاب الصّيف كي نتذكّر الأمطار والماضي وزغردة النّساء العائدات من الحصاد. يكفينا المدى لنرى التّواريخ القريبة والبعيدة". قال آدم. "ما أبشع هذي الأرض، صرنا عجزة، صرنا أجسادا نخرة، نتوهّم خلدا، لكن، تقرضنا الأرضة". "لو لم ننزل يا حوّاء، لو لم ننزل، أترانا الآن نشيخ ونكبر؟ أترانا نقضم تلك التفّاحة، أو ننقاد لوحي الحيّة؟"

 

«Pour apercevoir la lune derrière les remparts, la poussière des souvenirs nous suffira. Pour nous souvenir de la pluie, des nuages et des youyous des femmes revenant des champs, les nuages d’été nous suffiront. Pour comprendre l’histoire proche et lointaine, l’infini nous suffira». Adam a dit: «Qu’elle est laide la terre ! Nous sommes devenus impotents, nous sommes devenus des corps creux et vides. Nous rêvons d’éternité, alors qu’on est rongé par les mites». «Eve, si nous n’étions pas descendus sur terre, ne serions nous pas devenus vieux et décrépits comme nous le sommes maintenant?. Et mangerions nous la pomme? Ou serions nous encore sous l’emprise de la vipère?».

 

نتذكّر أرواح من قُتِلوا في الحروب، ونسقي الشّجيرات قرب القبور لكي نفجأ الموت بالزّهرات الصّغيرة والعطر. نرى في السّواد البروق المحاطة بالأدعيّة، نرى في الطّلول المياه، وفي السمّ نبصر صرخة هابيل يقتل ثمّ يوارى التراب. نرى فقرة في كتاب الأساطير تتلى، نرى ما تراه الحقول، غيوما لنملأ طاس الوضوء وطاس الخمور معا، ونسقي خيول الرّحيل.

 

Nous nous souviendrons toujours de l’âme des victimes de guerre. Nous arroserons les arbustes poussant près des tombes et nous surprendrons la mort par la beauté des fleurettes et la délicatesse des senteurs. Dans l’obscurité, nous apercevons les éclairs cernés de prières. Sur les plateaux, nous apercevrons l’eau. Dans le poison, nous entendrons les hurlements de Habel qu’on assassine et qu’on enterre ensuite. Nous entendons réciter un chapitre du livre des légendes. Nous verrons ce que voient les champs: des nuages pour remplir la coupe des ablutions ainsi que celle du vin, enfin nous donnerons à boire aux chevaux du grand départ.

 

نغنّي ونبكي. نقلّد برقا ونطعنه بالرّدى. نغنّي ونبكي. نعلّق أحلامنا في حبال المدى. ونغزل من روحنا جسدا للربيع وأنشودة للنّدى. تجيء إلينا النّجوم الحبالى وتنسلّ من صوتنا نحو أحبابنا ياسمينا ووردا. وتأتي إلينا النّجوم. نسقّي أصابعها بالبنفسج والياسمين المندّى. نغنّي ونبكي. متى سوف يأتي الصّباح ويغرقنا بالرّؤى؟ متى سوف يأتي الحمام ويفتح نافذة في المدى؟ طال ليل العذاب. وها وردة الضّوء مسحوقة تحت نعل العدى.

 

Nous chantons et pleurons à la fois. Nous imitons l’éclair, ensuite nous lui décochons des flèches fatales. Nous chantons et pleurons à la fois. Nous accrochons nos rêves sur les cordes de l’infini. De notre âme nous tisserons un corps pour le printemps et une chanson pour la rosée. Vers nous les étoiles enceintes viendront. Elles se détacheront de notre voix, en bouquets de jasmin et de roses qui voyageront jusqu’à nos amis. Et viendront les étoiles. Nous arroserons  leurs doigts de jacinthes et de jasmins humides. Nous chantons et pleurons à la fois. Quand viendra le matin pour nous submerger de belles visions? Quand viendront les pigeons pour nous ouvrir une fenêtre sur l’infini? La nuit de la souffrance a assez duré  et voilà la rose de la clarté qu’on écrase sous la botte de l’ennemi.

 

لم يشأ أن يذكّرها بالرّحيل. كان يعلم أنّ القصيدة عمياء وأنّ البلاد تضيق. "سنعدّ الجيوش لنملأ أرض التوحّش حرّية، سنقتل كي تستطيع الحياة الحياة، سنخترع القنبلة، سنمدّ الطّرق، والقطارات سنجعلها تربط بين المناطق، والطّائرات سنجعلها تربط بين الحضارات، والصّواريخ بين الكواكب، أرى غدنا مشرقا". قال آدم. فردّت عليه "أمّا أنا، فأرى عدما يترصّد أرضا تعبنا لنجعلها فكرة ممكنة، أرى عدما يتمرّد فينا لإفنائنا". "لأجل ماذا نموت؟"

 

Il ne voulait point lui rappeler l’heure du départ. Il savait que le poème était aveugle dans un pays qui se réduisait comme une peau de chagrin. «On va préparer les soldats afin de remplir de liberté les terres sauvages. On va combattre pour que la vie soit vivable. Nous inventerons la bombe. Nous construirons les routes. Les trains relieront les différentes régions, les avions relieront les civilisations, les fusées relieront les astres. J’aperçois déjà des lendemains qui chantent», disait Adam. Elle rétorqua: «Quant à moi je vois le néant menacer la terre dont on a voulu faire une idée réalisable. Je vois le néant  qui se rebiffe en nous pour nous pulvériser». «Pourquoi mourrons-nous alors?».

 

"أتأمّل الأيّام. أراها وهي تستعدي عليّ اللّيل. أصير اللّيل. يخرج من فؤادي الورد أسود. والجذور سوداء سوداء جدّا. لاشيء أبيض في هذا المدى الممتدّ. لا شيء أبيض. جثّتي سوداء. وهذا الأفق أسود. والأصابع فضّة سوداء. حتّى الكلام هناك أسود. لم أستطع إيجاد نجم كي أعلّق فكرتي في الغيم. قلبي تعلّق بالمدى وأصابعي تمتدّ كي تستصحب الغابات"

 

«Je contemple les jours, je les vois nargués par la nuit. Je deviens nuit. De  mon coeur jaillit une rose noire. Les racines sont noires, très noires. Rien n’est  blanc dans cet espace infini. Rien n’est blanc. Mon cadavre est noir. L’horizon est noir. Mes doigts sont d’argent noir. Là–bas, même les paroles sont noires. Je ne trouve point d’étoiles pour accrocher ma pensée aux nuages. Mon cœur s’est épris de l’infini. Mes doigts s’étirent pour accompagner les forêts».

 

"ألوّن الدّنيا بغيم لا وجود له. وأدقّ مسمارا صغيرا في الهواء، أعلّق الذّكرى عليه لكي تجفّ وأمدّ عرقي في السّماء". قال آدم. ويداه تمتدّان كي تتلمّسا الصّدر الصّغير.. تتلمّسان الصّدر. تتبلّلان بعرق اللذّة الوحشيّ. تتسلّلان لتلمسا الفخذ المغطّى بالحشيش الأخضر الجبليّ والنّعناع والصّندل المحروق والجاوي القديم. تتلمّسان برقّة. تتذكّران الأمس، حيث كان اللّمس بالأفكار، والحبّ بالأفكار. وتدعكان الجلد أعمق، تدعكان، وتدعكان.. وتوقفان الوقت.

 

«La vie, je l’agrémente avec des nuages inexistants. Dans le vide, je planterai un clou sur lequel j’accrocherai ma mémoire jusqu’à ce qu’elle se dessèche. C’est alors que je laisserai s’étendre mes racines», disait Adam, pendant que ses mains se tendaient pour toucher la petite poitrine… Elles se mouillaient  de plaisir sauvage. Elles se faufilaient pour toucher la cuisse couverte de l’herbe verte des montagnes, de menthe, de santoline brûlée et  de vieux encens. Avec douceur et grâce elles palpaient tout en se souvenant des temps jadis où le toucher se réduisait à l’imagination. L’amour lui aussi était affaire d’imagination. Elles frottaient la peau avec insistance. Elles frottaient et elles frottaient… et le temps s’arrêtait.

 

"سيموت فينا الموت. لن نجد الخلود مناسبا. نكتفي بزرع صناديل الغواية كي نرى أقدامها في الجورب الصّوفيّ. نتأمّل الضّوء المعلّق في عيون الطّير. نمسك الضّوء البعيد عن اليدين من الشّفق". قالت له "صرنا معا، الآن، أنت الأرض، هذه الأشجار أنت، وهذه الأثمار أنت، وهذه الأحجار... أمّا أنا، فأنا السّماء. جسدي ضباب في الهواء، وسرّتي الأسماء. ضمّني، وامدد جبالك في الضّلوع.. فهاته الأضواء،" وهزّت رمشها عن غابتين من النّدى ومن الزبرجد والنّجوم، "هاته الأضواء منك، فيا حبيبي، لا تخف. إنّ الغيوم تريد تحريري معك. فكيف أهرب من نضالات الغيوم؟ وكيف أهرب من سماء أنت فيها الضّوء؟ وكيف أهرب من حصارات التّخوم؟"

 

«La mort mourra en nous. L’éternité ne saurait répondre à nos désirs. Nous nous contenterons de planter les sandales de la mort afin de voir ses pieds dans la tunique en laine. Nous contemplerons la lumière accrochée aux yeux de l’oiseau. Nous saisirons la lumière flamboyante du petit jour que  les mains n’atteindront pas». Elle lui dit: «Désormais, on sera ensemble. Tu es la terre. Ces arbres sont toi, ces fruits, c’est toi, ces pierres…Quant à moi, je serai le ciel. Mon corps est un brouillard dans le ciel et mon nombril sera les noms. En lace–moi et étends tes montagnes dans mes côtes… Là sont les lumières». En se soulevant, ses cils laissaient voir deux forêts de rosée, de jade et d’étoiles. «Ces lumières sont de toi, alors, mon amour, ne crains rien. Les nuages veulent nous libérer. Alors, comment fuirais-je la lutte des nuages ? Et comment fuirais-je un ciel où tu es la lumière ? Comment fuirais-je les frontières de l’infini?».

 

"من أين جئت بكل هذا الليل؟" قالت له. فأجابها "من شهقة الليل التي..." لكنّ حوّاء استمرّت في السّؤال. "من أين جئت بكلّ هذا الليل؟". "من عينيك" قال. لم يدر ساعتها بأنّ الرّيح كانت في الكمون ورفرفت. وأنّ الماء كان حجارة وانهلّ أمطارا. وأنّ البرق كان... وها جواد البرق يخترق الفضاء بضفّتيه معا. "أتأمّل الأمطار فيك. أتأمّل الشّجر الصّغير المختفي في دكنة العينين فيك. أتأمّل الرّمل الجميل الصّاعد الإيقاع فيك". قاطعته "سل منيّا في دمي، واقطف ورود الشّفتين. مازال صدري رائعا، اكشف تر الدّنيا هنا". وتلمّست أضلاعها ضلعا فضلعا. قلت "أين؟". فكرّرت "أنّى لمست وجدت قلبي، هاهنا أو هاهنا أو هاهنا..." وتلمّستني. قلت "أنت أم أنا؟". فتماجنت. "جسدان أم جسد؟ شفتان أم شفة؟ أنت، أنت لست سوى أنا".

«D’où as–tu apporté toute cette nuit?», dit-elle. Il lui répond : «du cri de la nuit»; Mais Eve reprend ses questions: «D’où as-tu apporté toute cette nuit?». «De tes yeux», dit-il. Cependant, il ne savait pas alors que le vent était calme et qu’il se mit à frémir et que l’eau qui était pétrifiée se mit à pleuvoir à cordes. Les éclairs qui étaient… Et voici le cheval de l’éclair traversant en même temps les deux rives de l’espace. «J’admire en toi les pluies. J’admire les arbustes qui se cachent dans le noir de tes yeux. J’admire la beauté du rythme ensablé qui monte en toi». Elle l’interrompit : «Plante ton sperme dans mes veines. et cueille la rose de mes lèvres. Ma poitrine est toujours splendide, en la dévoilant, tu verras ici  le monde» Elle a palpé ses côtes une à une, je dis: «où?». Elle répéta: «Ou tu tâte tu trouve mon cœur, ici, là, ou là…». Et elle me toucha. Je dis : «toi  ou moi?» En me taquinant, elle dit, «deux corps ou un seul ? Deux lèvres ou une seule ? Toi, toi, tu n’est autre que moi-Même».

 

كان آدم فكرة، عظما صغيرا ناتئا في هيكل الكلمات، ضوعة ياسمين، فرسا من الأضواء، ريحا ضائعا في الجوّ، أقوال أشجار مندّاة بفيض من نبوءات وليل من رماد. في عينيه منفى وحصار. قال لي "يا أيّها النّور الشّقيّ، يا أيّها الحظّ الغريب، أبديّتي موتي، أحلّق فوق أدخنة العوالم، عاليا، فوق الرّصاص، وفوق قرميد البيوت المبتلي بالدمّ، أسمّي غيمة صفراء أختا لي، وأبكي حين تحملها الرّياح إلى مخادع زوجها. أسمّي نجمة إبنا، وأبكي حين ينطفئ المدى. وأحبّ حين أموت أن أبدو كأوراق الشّجر، خضراء أو صفراء في قاع النّهر. يمضي بها ليل الدّنى نحو الظلام المحتمي بالقاع".

 

Adam est une idée, ou plutôt un petit os saillant dans l’ossature des mots, une odeur de jasmin, un cavalier surgi de la lumière, un vent  égaré dans l’espace, des paroles humectées de prophéties débordantes et une nuit de cendres. Dans ses yeux se lisait l’exil et la prison. Il me dit: «O toi malheureuse lumière, étrange chance. Mon espace est la mort, je plane très haut sur les fumées du monde, sur le feu des armes, sur les tuiles couvertes de sang. J’appelle le nuage jaune, ma sœur. Je pleure quand les vents la poussent vers l’alcôve conjugale. J’appellerai l’étoile mon fils,. Je pleure quand s’éteindra l’infini. A ma mort, je voudrai  paraître comme les feuilles vertes ou jaunes des arbres au creux des fleuves. Les ténèbres de la vie les porteront alors jusqu’à cette nuit  protégée par les fonds». 

 

لم أر حوّاء لحظتها. ركضت. أبصرت خيمات وراء التلّ. ورأيت المجد يورق في المساء ويطرح الأثمار. ثمّ حلّت بي الثّلوج. مدّ في روحي البياض نباله. واستحال الليل في قلبي قسيّا. غاب عنّي ما أرى. أبدية الصّحو الجميل بعيدة عنّي. وليل الصّمت يثقل فوق صدري. لا أرى إلاّ الغياب، يجرّ قاطرة الغياب، وينتظر... لا أرى إلاّ هبوبا، في الدّواخل، يجرف التّاريخ والذّكرى. أفكّر. ليس آدم غير نهر... أدلّي الحبل أكثر نحو ذاكرتي. ليس أكثر من فراغ في ضمير الكون. أدلّي الحبل أكثر، ثمّ أعقد عقدة أو عقدتين، وأمدّ أجنحتي. لا أرى ريشا. أحلّق ناظرا نحو المدى. أهوي عميقا مثل أوراق الشّجر نحو الظلام المحتمي بالقاع.

 

A ce moment là, je ne vis point Eve. Elle courait. Je vis des bivouacs derrière le plateau. Je vis la gloire fleurir au ciel et les fruits tomber par terre. Puis je fus gagné par  la neige. Mon âme fut terrassée par les flèches de la blancheur. La nuit se transforma en épée perçant mon cœur et tout ce que je voyais disparut loin de moi. Les jolis espaces de l’infini ne sont plus que mirages. Un lourd silence pesa sur ma poitrine. Je ne voyais plus que l’absence traîner le wagon de l’absence. Elle attend… Je ne vois plus des relents intérieurs qui draînent le passé et la mémoire. Je réfléchis. Adam n’est plus qu’un fleuve… je donne davantage de mou à ma mémoire. Il n y’a pas plus vacant que la conscience du monde. Je donne encore plus de mou, je fais un nœud ou deux, puis je tends les ailes. Je ne vis point d’ailes. Je vole en regardant l’infini. Je tombe en direction des fonds protégés par les ténèbres, pareil aux feuilles des arbres.

 
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